Bois, tapa (écorce de bois battu)
Dimensions : Hauteur 26.5cm
Epoque présumée : fin du 19ème ou début 20ème siècle
Aire stylistique des lacs Murik
Province du Sepik Oriental
Papouasie Nouvelle-Guinée
Provenance :
Collection Serge Brignoni, Berne
The Jolika Collection of Marcia et John Friede. Rye, New York
Collection Kathleen & Fred Taylor, San Francisco
Collection Bruce Frank, New York
Collection Noberto Izquierdo, Bordeaux
Collection privée
Littérature :
Bruce Frank, 2013.
Powerful Magic, Miniature Sculptures from the Sepik River Region
Reproduit fig.7
Notre statuette est représentée dans la position classique des bero kandimbong, debout, les bras détachés du corps, les mains posées sur les hanches, les jambes légèrement fléchies.
Le visage souriant, au front important, divisé par une nervure médiane, supporte la coiffe kaup.
Le septum et le haut de la coiffe sont repercés pour la fixation d’ornements.
Le nez naturaliste indique que nous avons ici une représentation d’un ancêtre.
Les scarifications sont représentées sur le torse, les omoplates et les fesses.
La statuette possède encore son pagne en tapa.
Selon les notes ethnographiques du missionnaire de la congrégation de la Société du Verbe Divin, le Père Joseph Schmidt1, les kandimbong étaient des esprits supérieurs. Il les désignait alternativement comme des idoles ou des figures d’ancêtres.
Ce type de figure, de taille moyenne, était sculpté pour un membre important du clan et était donné à son fils ou neveu.
Au cours de la période d’initiation, la figurine était retirée de la maison cérémoniale des hommes où elle était généralement conservée. Les figurines bero kandimbong étaient gardées à proximité des initiés qui dormaient près d’elles alors qu’ils étaient isolés pendant des mois dans la brousse. La figurine devenait le compagnon de l’initié pendant les tribulations.
Serge Brignoni (1903-2002)
Tessinois d’origine, Serge Brignoni arrive à Berne avec ses parents à l’âge de quatre ans. A partir de 1919, il y fréquente l’école des Arts et Métiers et l’école de peinture. Après des passages transitoires à l’Accademia di Brera de Milan et à l’Académie des beaux-arts de Berlin, il s’installe à Paris en 1923, étudie et travaille temporairement à l’Académie du cubiste André Lhote. Il côtoie bientôt le cercle des grands avant-gardistes comme Alberto Giacometti, Max Ernst et André Breton. C’est dans la capitale française qu’il se découvre une passion de collectionneur pour les arts non européens, notamment l’art de l’Océanie.
En 1940, la Seconde Guerre mondiale oblige Brignoni et son épouse à revenir en Suisse. En 1985 Serge Brignoni léguera une partie de sa vaste collection à la ville de Lugano. C’est un ensemble de 541 pièces qui donnera naissance au Museo delle Culture de Lugano en 1989.
Puis en 1998, il décide de léguer une autre partie de sa collection au Kunstmuseum de Berne3. Serge Brignoni conservera dans sa maison de Berne les pièces qui lui tenait le plus à cœur. Les œuvres de la collection Brignoni du Museo delle Culture ont été exposées à plusieurs reprises dans divers lieux muséaux, comme le musée du Quai Branly à Paris ou le Museum Rietberg de Zurich.
Elles sont l’expression d’un choix raffiné qui privilégie les artefacts les mieux exécutés. Dans l’ensemble, le goût de Brignoni était nettement porté vers les œuvres à caractère sculptural, et il convient de noter sa sensibilité dans son choix très particulier de sculptures exclusivement en boi
Notes :
1- Schmidt, P. Joseph. 1933. Neue Beiträge zur Ethnographie der Nor-Papua (Neu-Guinea).
In Anthropos 28, pp. 676-678
2- Beier, Ulli & Aris, Peter 1975 .Sigia : Artistic design in the Murik Lakes.
Giribori, A magazine of Papua New Guinea culture, Vol 2, n°2, Port Moresby, p.24
3- En 2018 le Kunstmuseum décida de faire don au Museo delle Culture de 25 chefs-d’œuvre d’Indonésie, d’Océanie et d’Afrique, qui sont maintenant réunis avec la grande collection donnée par Brignoni à la Ville de Lugano en 1985. Le reste de la collection, le plus important, fut donné peu de temps après, par le musée bernois au musée d’ethnographie de Neuchâtel.
Prix : 22.000 €
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