Charme de chaman

Référence : 188

Charme de chaman

Ivoire de mammifère marin (Cachalot Physeter macrocephalus),
incrustation de pierre
Dimension : Longueur 11.5cm
Population Haïda
Période historique
Epoque présumée : Circa 1840 -1860
Haïda Gwai (Iles de la Reine Charlotte)
Colombie Britannique,
Canada

Provenance :
Ancienne collection Claude Richard
Acheté chez Robert Duperrier dans les années 1960.

Littérature :
Musée de l’Homme, Paris. 1969.
Chefs d’œuvre des arts indiens et esquimaux du canada. n°125

Cette exceptionnelle amulette est entièrement sculptée en bas relief sur les deux faces, de motifs caractéristiques de l’art Haida.

Sur une face l’image représente un épaulard ou orque comme l’indique la nageoire dorsale qui s’étend en arrière de la tête. Un harpon sort de la gueule du cétacé.

L’autre face  présente une disposition symétrique de deux figures opposées entourant l’image d’un  castor vu de face, pourvu de ses attributs distinctifs : les incisives et le bout de bois retenu entre les pattes. Les deux figures sont très probablement des corbeaux aux attributs humanoïdes.

Les amulettes étaient censées incarner le pouvoir et la force du chaman. Ces images de pouvoir étaient utilisées comme talismans pour invoquer les esprits bienfaisants lors des rituels de guérison et étaient parfois laissées au patient pour l’aider à guérir. Les amulettes étaient également censées contenir le pouvoir de l’esprit de l’animal  dont elles provenaient.

Cette rare amulette est sculptée dans une dent de cachalot, un visiteur peu commun de la côte Nord-ouest, mais que l’on voit régulièrement dans les eaux extérieures au large.

Si contrairement à d’autres peuples de la côte Nord-ouest,  les Haïdas ne chassaient pas ce type de cétacé,  il arrivait qu’une carcasse de  cachalot s’échoue sur le rivage et soit pillée pour son ivoire abondant et ses os solides et utiles.

De nombreuses amulettes en ivoire ou en os étaient utilisées et parfois fabriquées par des chamans. Elles faisaient généralement partie d’un collier ou étaient attachées à un vêtement. On sait également que des amulettes en ivoire étaient attachées à des tuniques en peau d’élan. Cette amulette n’est pas percée et n’a pas été fixée ou suspendue. Elle appartenait peut-être à un membre de haut rang d’un clan ou d’une maison et était utilisée comme talisman personnel dans une pochette en peau d’orignal ou de cerf.

Le Royal Ontario Museum conserve une amulette très similaire (Inv 946-81-8) collectée par l’artiste canadien Paul Kane lors d’un voyage dans cette région entre 1846 et 1848 reproduit lors de l’exposition du Musée de l’Homme, Paris 19691. Un autre modèle légèrement différent est conservé  au Museum of the American, Indian de New York.2  (Inv 2/2089)
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1- Musée de l’Homme, Paris. 1969. Chefs d’œuvre des arts indiens et esquimaux du canada. n°125
2- Frederick J. Dockstader. 1962. Indian art in America,
The arts and crafts of the North American Indian.
N° 119

Prix : 24.000€

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