Figure à crochets gra ou garra

Référence : 2258

Bois sculpté formé de crochets opposés
sur une longue et fine « colonne vertébrale »
Pigments ocre à décor en pointillé à la chaux
Hauteur : 1.28 m
Epoque présumée : première moitié du 20ème siècle
Population Bahinemo
Nigiru Village, Hunstein Mountains
Papouasie Nouvelle-Guinée

Provenance :
– Collecté in situ par Wayne Heathcote
– Douglas Newton1, New York, acquis auprès du précédent
– Joel Cooner, Dallas, USA
– James Barzyk, Naperville, USA
– Sotheby’s New York 7 mai 2016 lot 6

Exposition :
Museum of Primitive Art, New York.Février-Mai 1969
Ritual art of the Upper Sepik River, New Guinea.

Publication :
– Douglas Newton, Crocodile and cassowary, Religious Art of the Upper Sepik River,
New Guinea. Museum of Primitive Art, 1971, p. 26, reproduit n°26
– Michael Hamson, Oceanic Art. Paris 2017. Reproduit page 30

Selon Anthony Meyer(2), «Les monts Hunstein, qui abritent le peuple Bahinemo, marquent la frontière sud-ouest du Moyen Sepik. Les masques Bahinemo sont intéressants dans la mesure où ils ne sont pas destinés à être portés.»
Et Meyer poursuit : tous «les garra, ou objets sacrés des Bahinemo, auraient été créés à l’origine par Wimogu et Igoshua, un couple mythique qui, dit-on, vit encore sur une petite île à l’embouchure de la rivière Avril.[…] L’utilisation du crochet comme élément symbolique et décoratif dans l’art de la Nouvelle-Guinée provient d’une source archaïque, et est probablement liée aux cultures de l’âge du bronze de l’Asie du Sud-est et des Îles indonésiennes d’où sont venues les premières migrations. Dans toute l’Asie du Sud-est, le Grand Calao (Rhyticeros) est lié à l’âme, à l’ancêtre et au monde des esprits. Son grand bec courbé est souvent représenté sur des figures d’ancêtres et comme accessoire de guerre et de chasse aux têtes. Sur les masques garra produits par le peuple Bahinemo, les crochets les plus extérieurs sont souvent sculptés comme des têtes de calao complètes et immédiatement reconnaissables.»
À la fin des années 1930, le sculpteur britannique Henry Moore se préoccupe des formes pointues, comme en témoignent ses dessins préparatoires de l’époque et certaines de ses sculptures. Wilkinson(4) note que « compte tenu de l’intérêt bien documenté de Moore pour les qualités formelles de la sculpture océanienne, pour son célèbre bronze Three Points de 1939-1940, une […] source plausible peut être trouvée dans l’art tribal. » Moore(5) lui-même écrivit en 1941 à propos de
«sculptures de Nouvelle-Guinée, avec des extensions allongées en forme d’araignée et des allongements en bec d’oiseau […] »
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1- Douglas Newton (1920-2001) rejoignit le Muséum of Primitive Art de New York en 1960 comme assistant conservateur. Directeur adjoint en 1974, il devient, après le transfert des collections vers le M.E.T, le conservateur en chef du département of the Arts of Africa, Oceania and the America. Il fit cinq voyages en Papouasie Nouvelle Guinée entre 1964 et 1973.
2- Meyer. 1995, vol.1, pp. 265-267.
3- Friede. 2005, vol. 2, p.129
4- Rubin. 1984, p.607
5- Rubin. Op. cit, p.604

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