Importante massue cali ou Sali

Référence : 2263

Importante massue cali ou Sali
Bois casuarina equisetifolia
Hauteur : 121 cm, largeur maxi 38 cm
Epoque présumée : 19ème siècle
Iles Fidji
Polynésie

Provenance :
Collection Jean-Yves Coué, Nantes

 

Cette massue est remarquable de part sa taille, son poids massif et l’ampleur exceptionnelle de sa lame. Elle est gravée sur chaque face d’un décor hachuré séparé par des lignes verticales  interrompues par une demi-bande horizontale au niveau de l’éperon. La poignée, lisse, comporte un petit rebond à son extrémité.

Communément appelée  gunstock club  (massue crosse de fusil) par les Occidentaux en raison de sa ressemblance supposée avec un fusil, cette forme de massue était utilisée bien avant l’introduction des armes à feu dans les îles au début du XIXe siècle.

Selon Clunie, « le nom de ces magnifiques massues vient de la fleur dénommée sali provenant d’une plante sauvage ressemblant à un bananier  (musa species) qui pousse dans la brousse Fidjienne. Les joues en forme de lame de cette massue étaient conçues pour couper la chair et les os plutôt que de les briser. On a prétendu ces dernières années que l’éperon était utilisé comme la massue totokia pour transpercer le crâne de l’ennemi. » Et d’ajouter « Très utilisé pour la danse, comme les autres massues à éperons, le cali était souvent tenu au niveau de l’éperon par les danseurs. »

Cependant, l’énorme poids de notre massue suggère qu’elle était utilisée plus pour la guerre que pour la danse.

Selon  Steven Hooper2, les grands Sali de ce type  ont été sculptées pour une présentation commune généralement de 10 pièces

Ils dateraient du début du XIXème siècle. La grande taille s’expliquerait par la production

d’une commande spéciale coïncidant avec l´introduction du métal. Steven Hooper  cite deux autres modèles conservés au musée de Berlin et un autre au MET dont la décoration est plus élaborée. On en connait au moins trois avec celui ci dans les collections privées (dont un passé en vente en 2002 chez Sotheby’s New York3). Même si le nombre de pièces recensées est de six, il semble que le nombre de dix était imposé pour ce genre de cérémonies.

Cette exceptionnelle cali est l’œuvre d’un maître artisan, qui a su maîtriser parfaitement la forme et le volume dans les lignes fluides et les surfaces convexes et concaves qui la caractérisent.
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1- Clunie. 1977, p.107
2- Communication personnelle septembre 2023
3- Référence :  Sotheby’s New-York. 15 nov.2002 lot 187. Vendu 57.000$).

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