Ornement de pirogue
Bois sculpté et ajouré, pigments ocre et noir
Dimensions : Hauteur 25 cm
Région des îles Wakde et Yamna,
baie de Humboldt
Papouasie occidentale
Provenance:
Collection G.H. Ralph von Koenigswald. Allemagne –
Vente Kunsthandel Klefisch. Cologne. 12.5.2007 lot 224
Galerie Anthony Meyer. Paris
Autrefois fixé à l’arrière d’une pirogue, destiné à protéger la pirogue et ses occupants, cet ornement polychrome, magique et symbolique appartient au groupe des fafore, dont la principale caractéristique réside dans cette forme en croix en bois aux extrémités sculptées. A la complexité de la création, à la richesse et la finesse de ses détails répondent sa dimension, sa valeur hautement symbolique « il suffit de rappeler le grand nombre et l’importance des rites qui entourent la construction d’une pirogue et toutes les cérémonies auxquelles donne lieu leur inauguration pour comprendre la valeur des ornements surajoutés au bateau et leur participation à la fois à la vie de l’indigene et à celle du clan auquel le bateau appartient. » (Laroche Marie, « Ornements de pirogues de la Nouvelle-Guinée hollandaise » In: Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, IX° Série. Tome 4, 1943. pp. 85-103.)
La structure complexe, savante, ingénieuse de cet ornement se compose d’une partie inférieure de section ronde, destinée à être attachée à l’embarcation à l’aide d’un unique trou, flanqué de deux branches transversales chacune sculptée d’une tête humaine en ronde-bosse, reliées par un élément décoratif vertical, composé d’une alternance de triangles taillés et évidés.
Marie Laroche dans son article sur les ornements de pirogue de la Nouvelle-Guinée hollandaise, classifie et répertorie les typologies de fafore, nous permettant de rapprocher stylistiquement cet ornement à la catégorie de la figure 1.A, avec une variante distinctive au niveau des coiffures, ici épousant une forme de disque strié de lignes horizontales en relief. Les quatre têtes présentent les mêmes traits ; de forme ovale, les yeux circulaires, le nez busqué et pointu, la bouche triangulaire. Une autre, une double représentation humaine plus stylisée peut être observée, implicitement, discrètement suggérée, elle s’impose sur la partie centrale décorée, ajourée, le motif géométrique central formé de losanges et d’une croix, évoquerait la position accroupie aux genoux écartés des statues d’ancêtres Kowar de la même aire culturelle. Cette référence au Kowar se retrouve explicitement sculptée en haut-relief sur la branche transversale inférieure.
Gustav Heinrich Ralph von Koenigswald (1902-1982) était un paléontologue et géologue allemand qui a mené des recherches approfondies sur les hominidés fossiles, en particulier l’Homo erectus. À partir de 1930, ses découvertes et ses études sur les hominidés éteints de Java, ainsi que ses études sur d’autres fossiles importants d’Asie du Sud-Est, ont fermement établi sa réputation comme l’une des grandes figures de la paléoanthropologie du XXe siècle. Après la guerre, Ralph von Koenigswald a travaillé au Musée américain d’histoire naturelle de New York, avant d’occuper une chaire de paléontologie créée pour lui à l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas. Après sa retraite de la chaire d’Utrecht, la Fondation Werner-Reimers lui a offert un poste en Allemagne, au Musée d’histoire naturelle de l’Institut de recherche Senckenberg à Francfort.
Au cours de sa vie, il collecta de nombreux objets provenant d’Océanie tel que ce bel exemplaire ayant conservé ses pigments et la force de sa symbolique protectrice.
Prix : € 9.500
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