Pilon

Référence : 7 23 3

Bois brun rouge à patine d’usage
Dimensions : Hauteur 44.5cm
Epoque présumée : fin du 19ème ou début 20ème  siècle
Région côtière du fleuve Sepik et du fleuve Ramu
Province du Sepik oriental ou Province de Madang
Papouasie Nouvelle-Guinée

Provenance :
Ancienne collection Margaret (1896–1990) & Charles Webster Plass (1896-1952), Londres
Ancienne collection Comte Baudoin de Grunne (1917-2011), Bruxelles
The Jolika Collection of Marcia & John Friede. Rye, New York
Acquis du précédent le 25 aout 1982
Collection privée

Littérature :
Apollinaire, G. Rivet, P.Rousseau, M. & Tzara, T. L’art Océanien – Sa présence
Collection Le musée vivant, n°38, Palais du Louvre, Février 1951.
Reproduit p.73, fig.119

Bernard de Grunne. Art Papou. Bruxelles 1979,Reproduit p.89, n°6.16

Ce n’est pas un hasard si ce très beau pilon eut une attirance particulière parmi les grands collectionneurs : Margaret & Charles Webster Plass, le Comte Baudoin de Grunne et enfin Marcia et John Friede. Et ce n’est pas non plus un hasard s’il fut reproduit à deux reprises dans la célèbre revue consacrée à l’art océanien par Madeleine Rousseau en 1951 et dans le catalogue de l’exposition Art Papou de 1979 sous la direction de Bernard de Grunne.

Ce rare pilon à taro possède une prise sculptée d’un personnage masculin. Ce personnage  est représenté  debout, les bras détachés  du corps, les mains posées sur les cuisses. La  tête est fortement proportionnée par rapport au corps.  La haute coiffe placée sur le sommet du crâne est dénommée kauk (bonnet). Cette coiffe est caractéristique de la région des Murik Lakes, de l’embouchure du fleuve Sepik et du fleuve Ramu. Le long nez  rejoignant l’ombilic est recourbé à son extrémité. Il  indique que nous avons ici une représentation d’un esprit ancestral clanique.

Les motifs gravés en zigzag sur les jambes et le haut du dos reproduisent les scarifications. Celles-ci sont dénommées taganap sigia et représentent l’identité du clan.

La pratique de scarification se produisait lors de changements importants dans les passages de la vie, comme l’initiation, mais aussi après la mort d’un proche, vraisemblablement en signe d’alliance avec le monde surnaturel dans lequel le défunt venait d’entrer.

La jonction de la partie basse et de la sculpture, sans pied,  est constituée d’une frise curviligne gravée.

Dans son ouvrage Art Papou, Bernard de Grunne suggère que cet objet aurait pu être utilisé comme maillet servant à frapper un grand tambour garamut. Cependant  la jonction sculpture / maillet semble  être trop mince  et fragile pour cette utilisation.

Cette sculpture, pour esthétique qu’elle soit, ne représente pas une volonté du sculpteur de réaliser un bel objet comme cela a été parfois écrit. Il le faisait dans le cadre d’une codification propre à sa société tout en donnant libre cours à son esprit créatif, inspiré, selon lui, par ses esprits ancestraux.

Il est donc fortement probable que la sculpture de cet objet entretenait une relation particulière avec le monde des esprits et rappelait également quelques anciens mythes aujourd’hui oubliés.

Prix :  17.000€

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